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Le vote blanc
Le vote Blanc, le vote de barrage, le vote de dépit, le vote de ralliement, le vote nul, le vote utile, Le vote républicain, l’abstention, on pourrait croire qu’on a le choix pour cette présidentielle. Le vote pour Emmanuel macron contre Marine Le Pen, ou l’inverse…
Dimanche 7 mai, nous devrions élire notre président de la république. C’est à peu près dans ces termes qu’on nous présente ce qui va définir notre destin pendant 5 ans. C’est d’ailleurs ainsi qu’on nous le présente depuis l’avènement de la V république. Pourtant il aura fallu 50 ans pour qu’une partie importante des électeurs se rendent compte que « l’élection de notre président au suffrage universel » fait de nos élus en général et des candidats à la présidentielle en particulier, des pseudo-démocrates, une fois tous les 5 ans. Pseudo car une fois le vote passé nous n’avons plus droit au chapitre. Et démocrates car nous ne pouvons croire que nous le sommes que tous les 5 ans.
Car qu’en est-il une fois élus ? Le précédent président à l’instar de ses prédécesseurs, a appliqué sa politique sans qu’il ne fut à aucun moment possible de le contraindre à en changer. Mieux encore il a innové en matière de démocratie. Ce que le peuple avait refusé par les urnes, il l’a fait adopter par sa majorité. Non seulement il ne fut pas réélu. Mais n’ayant pas compris la première fois, il sera même empêché de se représenter la seconde. Quant au président actuel, pour une poignée de jours encore, il en sera arrivé au point, où toute tentative de reconquête par les urnes lui aura paru tenir du miracle.
Le point commun à ses deux magistrats suprêmes, est qu’il aura fallu attendre la fin de leur mandat pour exprimer notre rejet. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il aura été franc et massif.
C’est donc bien la preuve, qu’avant tous les arguments de campagne, visant à instaurer tel ou tel programme, le plus important aurait été de proposer au peuple de pouvoir faire entendre sa volonté à tout moment… Mais n’y avait-il pas un candidat qui le proposait ?
Pourtant, on aurait pu titrer depuis longtemps, que rien de nouveau n’était apparu. Le socialisme, ou encore la social-démocratie sont des termes associés à des partis soi-disant de gauche mais qui ne le sont pas. Tout du moins, ne le sont plus. Il y aura eu 1969 et 1971, après le congrès d’Épinay pour achever de faire du Parti Socialiste Français un Parti libéral. Quant à la social-démocratie, elle a fait son œuvre en Allemagne. Mis en place par M. Gerhard Schröder puis amplifié par Mme Angela Merkel, elle aura fait de ce pays le plus riche d’Europe, et des citoyens allemands, les détenteurs d’un record peu enviable en Europe; Celui du plus grand nombre de pauvres.
Le premier tableau
Que nous propose M. Macron. Ce soi-disant outsider, qui pourtant est le pur produit de cette social-démocratie. Un néo-libéraliste qui mise toute sa politique sur le changement dans la continuité …
Prenons par exemple la dérégulation du système bancaire qui aura conduit à la crise financière de 2008. Pour l’anecdote, elle a été mis en place en France par les « socialistes ». Et c’est exactement à cette époque que l’ancien énarque va faire une carrière aussi rapide que fulgurante à la banque Rotchild. Vous savez, une de ces banques citées dans le scandale des Papama-papers.
Et parlons un peu de ses ralliements. Le dernier en date est criant de vérité. Celui de Jean Louis Borloo. Le chantre de l’écologie selon la droite qu’il servait à une époque. Petit rappel sur l’épisode de la privatisation de nos autoroutes:
La cour des comptes avait estimé à 22 milliard ce que devait rapporter cette transaction qui au lieu de ça n’aura couté que 15,5 milliard à Eiffage et Vinci. Ce que confirmera un des banquiers d’affaires qui a conclu le deal : « Mon client, en accord avec nos calculs était prêt à payer 40% plus cher » …
Comme si cela ne suffisait pas, M. Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Environnement et aux dires de certains, n°2 du gouvernement Sarkosy, M. Borlloo, dis-je, leur permet de continuer à percevoir des péages un an de plus. Un cadeau de plus de 2 milliards d’euros qui tombera dans le bec des deux groupes avec cette prolongation d’un an de leur droit de concession. Car en épluchant la ventilation des « engagements verts » de 1 milliard d’euros sur trois ans, une chose saute aux yeux : près d’un tiers des sommes détaillées, soit 800 millions d’euros sur 1.030 annoncés, sont destinés à la mise en place de péages automatiques — en remplacement d’employés.
Sous couvert de réduction de CO2 — moins d’arrêts, donc moins de bouchons, donc moins de gaz d’échappement —, les bons vieux péages feront place à des portiques à facturation automatique. « Voilà typiquement le genre d’investissements que les sociétés d’autoroutes auraient de toute façon réalisé, et qu’elles font d’autant plus facilement qu’ils sont de fait subventionnés ».
Voilà le genre de ralliement que peut s’enorgueillir d’avoir M. Macron. Sans oublié les trop nombreux socialistes qui feront toute la démonstration des trahisons dont ils sont capables. D’abord dans le mensonge pour le premier d’entre eux, en n’appliquant pas le programme pour lequel il avait été porté au pouvoir. Puis pour les autres, en trahissant leur propre candidat pourtant issu de leurs primaires.
Et pour finir en faisant une nouvelle fois le jeu de l’extrême droite, en maintenant une candidature vouée à l’échec depuis le départ. Mais l’aveuglement doit être congénital dans ce parti. La défaite de M. Jospin au profit une fois du FN n’aura pas servi de leçon.
Et on voudrait me faire croire que JAURES, aurait accepté de travailler avec eux ?
Maintenant l’autre partie du tableau.
Afin de bien replacer votre serviteur dans le contexte. Je crois utile de dire que mon grand-père maternel a été arrêté au moment de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942. Ma grand-mère le sera 2 ans plus tard, par des « Doriotistes » Ces chers français collaborateurs pour ne pas dire davantage. Et que dire de la préfecture de police qui adressera une facture à ma mère, devenue orpheline grâce à la police française pour qu’elle acquitte les frais de déplacement du fourgon qui emmènera la sienne, malade, sur un brancard jusqu’au camp de Drancy et à Auschwitz.
N’aurai-je pas autant de raison de haïr un parti nostalgique jusqu’à la célébration de Pétain et de Vichy, que le pays qui l’a porté au pouvoir en 1940?
Je n’approuve pas ce choix qu’une large partie du peuple semble avoir fait avec le Front national, le considérant comme l’unique remède contre l’oligarchie. Mais il y a une différence majeure, primordiale, incontestable entre mon pays et ce parti. L’un peut se résumer à ses représentants, sa doctrine, son programme. Pas l’autre.
La France a connu des heures sombres, avec un passé colonialiste ou collaborationniste. Mais plus encore elle a fait naître de l’espoir. Elle a été le phare dans tant de pays du siècle des lumières à la déclaration des droits de l’homme. De Voltaire à Diderot, d’Olympes de Gouges à Beaumarchais et Montesquieu, et Rousseau. Sans oublier Hugo, Louise Michel. C’est à ces femmes et ces hommes et à ces moments glorieux que je dois mon amour ce ce pays. Et c’est grâce à sa résistance et son insoumission, que je la crois capable de résister face à ce qui nous est proposé.
Et maintenant
Je serai tenté de vouloir que le Front National soit élu. Pas par revanche, ni par désespoir. Parce que je crois qu’il mobiliserait bien plus de français contre lui que le mouvement d’Emmanuel Macron. J’ai bien plus peur d’un espoir entretenu faussement. Je redoute davantage l’endormissement, l’attente, l’apathie, la résignation. Pour ceux qui voteront pour ce renouveau qui n’en est pas un, comme pour ceux qui penseront faire barrage FN. Que le candidat du libéralisme ait toutes les chances et tous les pouvoirs que lui confère notre « monarchie républicaine », pour mener à bien sa politique aux services des financiers, des grands groupes et de l’Europe libérale.
Je veux le combattre ce programme libéral autant que le cafouillage d’un front national. un parti qui à force de s’échiner à faire croire qu’il avait changer, s’est perdu dans les méandres de ses contradictions. Ne remet-il pas en cause aujourd’hui, 70% de ses propositions. Notamment avec l’abandon de l’abandon de l’Euro. Tout comme M. Trump qui, confronté aux réalités de l’exercice du pouvoir, se rend compte après 100 jours, que ses promesses, irréalistes, n’ont peu de chance d’aboutir.
Oui je redoute moins le combat avec un ennemi déclaré, qu’avec un faux ami.
Emmanuel Macron propose une politique qui depuis des décennies, donne suffisamment peu pour affaiblir tout esprit de révolte. Mais enlève assez pour faire permettre aux riches de l’être encore plus et aux reste de la population de s’appauvrir.
Alors si je m’interdis de glisser le moindre bulletin pour l’extrême droite, il en est de même pour le parti « En Marche ». Cette bataille nous l’avons perdu après le 1er tour. Mais j’ai pris à dessin le mot « bataille », car c’est bien pour signifier qu’il ne s’agit que d’une étape. D’autres viendront, d’autres sont déjà là. Les législatives pour ne parler que d’elles.
Ma résistance
Je n’ai pas voté pour Jean Luc Mélenchon. J’ai voté pour résister. Parce que moi aussi je me considère comme un insoumis. Mais cela ne m’empêche nullement de porter deux faits à son crédit.
Il a toujours déclaré être un porte-parole. Surtout pas un « chef » et encore moins un « dieu ». Ne nous a-t-il pas répété que nous ne devions pas être des dévots.
Le second est qu’à mon sens il n’a rien à prouver sur son combat contre le front national. Au-delà de ses déclarations et de ses écrits. Sa candidature de 2012 à Henin Beaumont contre Marine Le Pen est une preuve suffisante. Et j’estime qu’il n’a aucun compte à rendre sur son choix et surtout pas aux donneurs de leçon qui en leur temps furent partisans du « Ni, NI ».
Google a déclaré que “Comment voter blanc” faisait partie des questions les plus posées par les Français en 2014. Déjà ! D’ailleurs le vote blanc, reconnu comme un suffrage exprimé (en cas de votes majoritaires), invaliderait purement et simplement un scrutin. Et cela pousserait les autres partis en présence à modifier leur offre. Jusqu’à l’adhésion de la majorité des électeurs.
Alors oui, pour la première fois de ma vie d’électeur je voterai blanc. Parce pour une fois je ne voterai pas contre. Pour une fois je ne voterai pas par dépit. Je voterai pour signifier que je continue ce combat.
Non, je ne crois pas au front républicain. Je crois au Front Populaire.